La victoire de François Fillon à la primaire de la « droite et du centre » est une bonne nouvelle pour le camp patriote qui aura face à lui un adversaire aux positions radicalement opposées aux siennes. François Fillon est en effet un authentique représentant du vieux système, ancien Premier ministre « collaborateur » de Nicolas Sarkozy, européiste, immigrationniste, et candidat porteur d’un projet de casse sociale comme les ultra-libéraux n’osaient plus en rêver.
Au cours de cette campagne des primaires, François Fillon a été suffisamment habile pour cultiver une image de nouveauté et de sérieux pourtant très éloignée de la réalité de sa carrière politique.
Déjà député en 1981, il a depuis occupé à peu près tous les mandats et toutes les fonctions qu’un politicien carriériste est en droit d’espérer : député, sénateur, maire, président de conseil général, président de conseil régional, ministre des gouvernements Balladur, Juppé et Raffarin, seul et unique Premier ministre de Nicolas Sarkozy, François Fillon n’a absolument rien de l’homme neuf sous les traits duquel certains voudraient le représenter. Il en est de même de l’image d’homme austère et rigoureux qu’il tente de développer en tant que candidat, alors que son bilan de Premier Ministre « collaborateur » de Nicolas Sarkozy est accablant.
François Fillon : l’homme du bilan de Nicolas Sarkozy.
– Le pire gestionnaire de la Vème République :
En déclarant dès 2007 qu’il était à la tête d’un « Etat en faillite », on aurait pu attendre de François Fillon une forme de sérieux dans la conduite des finances publiques. Il n’en a rien été : en cinq ans, la dette publique de la France a connu la plus vertigineuse ascension de son histoire, gonflant de 600 milliards d’euros et passant de 68 à 88 % du PIB entre 2007 et 2012 ! Sur ce bilan, seul un tiers s’explique par la crise financière de 2008, selon la Cour des comptes, le reste, à l’incompétence de son gouvernement.
– L’homme de l’envolée du chômage :
Sous François Fillon, le chômage s’est envolé à un rythme que seul François Hollande aura réussi à égaler. Entre 2007 et 2012, la France a ainsi compté 1,1 million de chômeurs supplémentaires faisant passer le taux de chômage dans notre pays de 7,5 à 10 % de population active (au sens du BIT).
– Un ponte de l’immigration massive (plus forte que sous Lionel Jospin) :
Avec 200 000 entrées légales par an en moyenne durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, François Fillon a fait 30 % d’immigration de plus que sous Lionel Jospin.
L’immigrationnisme de François Fillon ne s’est depuis jamais démenti. Favorable aux quotas de migrants imposés par l’Union européenne, il a déclaré que s’il était toujours maire de Sablé-sur-Sarthe il accueillerait « bien sûr » des migrants dans sa commune. A ce sujet, il avait d’ailleurs préconisé sur France Inter en septembre dernier que « l’Etat [devait] créer des centres d’accueil pour migrants », qualifiant cette solution de « seule voie raisonnable ».
François Fillon est également communautariste. En 2004, alors qu’il était ministre de l’Education nationale, il signa une circulaire autorisant le décalage des sessions de rattrapage du Bac pour cause de fêtes religieuses, brisant du même coup deux grandes valeurs républicaines : la Laïcité et l’Egalité (certains élèves pouvant ainsi bénéficier d’un temps supplémentaire de préparation). De même, en 2010, il fut le premier Premier ministre à inaugurer une mosquée (en l’espèce la mosquée « cathédrale » d’Argenteuil : plus de 4000 m2 avec dôme et minaret).
– Une politique sécuritaire totalement irresponsable :
François Fillon est directement responsable de la suppression de 12 500 postes de policiers et gendarmes, 2000 douaniers et 54 000 militaires, décidée sous son gouvernement.
Depuis, en dépit des failles sécuritaires très graves qui ont exposé la France à l’hyper-violence et au terrorisme, en partie du fait de cette politique, François Fillon s’obstine à justifier ses choix au motif qu’il fallait faire des « économies » et donc obéir à l’austérité bruxelloise.
– La trahison du peuple :
En soutenant la décision de Nicolas Sarkozy de piétiner le « non » des Français à la Constitution européenne de 2005, par le vote du Congrès à Versailles du Traité de Lisbonne en 2008 (copie quasi conforme du précédent texte), François Fillon s’est rendu complice de la pire trahison populaire de notre histoire démocratique.
Trompeusement présenté comme « gaulliste », « souverainiste » voire « patriote », du fait de son passé séguiniste, François Fillon est en réalité un européiste convaincu qui a soutenu la Constitution européenne en 2005, fait voter le Traité de Lisbonne en 2008 puis parachevé le transfert de notre souveraineté budgétaire vers Bruxelles en approuvant le TSCG (ou Pacte Budgétaire) en 2012.
Aujourd’hui favorable à la création d’un gouvernement économique de la zone euro, il souhaite avancer sur la voie d’un fédéralisme européen en vue de soumettre encore un peu plus la France à l’Union européenne.
Un projet présidentiel délirant.
Assurément, François Fillon est bien le candidat de la mondialisation sauvage. Favorable à la libre circulation totale des hommes, des capitaux et des marchandises, il n’entend aucunement remettre en cause l’espace Schengen ni les Traités européens. Quant à ses propositions, elles sont dans la droite ligne des recommandations de la Troïka (Commission européenne, BCE, FMI), déjà dramatiquement expérimentées en Grèce.
Son projet présidentiel s’articule autour d’un programme économique et social absolument délirant qui, s’il était appliqué, mettrait très vite la France à genoux, mais de surcroît créerait les conditions d’une explosion sociale sans précédent, à rebours du besoin d’ordre et de protection voulu par les Français.
Un bref aperçu de ses principales propositions économiques et sociales suffit pour s’en convaincre :
François Fillon, candidat de la casse sociale :
-Démantèlement et donc disparition de la Sécurité Sociale. -Suppression de la durée légale du travail dans le privé (sur la base d’un plafond européen de 48h par semaine !) -Passage aux 39 heures dans le fonction publique, payés 35 ou 37. -Recul de l’âge de départ à la retraite à 65 ans alors que le chômage des séniors n’a jamais été aussi élevé.
François Fillon, candidat de l’ultra-libéralisme dogmatique et destructeur :
-Suppression de 600 000 postes de fonctionnaires (c’est à dire très concrètement moins de militaires, d’infirmiers, de policiers, d’enseignants, etc.). -Baisse brutale de 100 milliards d’euros des dépenses publiques (en plus de l’effet récessif déjà démontré d’une telle mesure, cela signifierait le gel voire la baisse de la plupart des prestations sociales > donc une précarisation accrue de la société).-Dérégulation totale du marché du travail, dans la continuité des Lois Macron et El Khomri et des recommandations européennes.
François Fillon, candidat de l’injustice fiscale :
-Hausse de deux points de la TVA qui frapperait de plein fouet les familles, grosses consommatrices, et les ménages à faible revenu ; à l’inverse, suppression de l’ISF.
Le projet de François Fillon, chaotique sur le plan économique et social, dans la continuité parfaite du PS sur les autres sujets (immigration, sécurité, Europe, identité – rappelons que François Fillon est favorable au port du voile à l’Université-), a néanmoins le mérite d’offrir aux Français la possibilité d’un vrai choix, avec en face le projet résolument patriote porté par Marine Le Pen, fondé sur le respect de l’Etat-Nation et le retour de notre souveraineté nationale.